Chaque année avant de pouvoir épandre les boues dans les champs de la commune nous réalisons des prélèvements de leur qualité. Les analyses portent sur de multiples paramètres, dont les matières en suspension, l’analyse biologique, la teneur en azote ou encore en phosphore mais aussi les métaux et les produits chimiques contenus.
Lors du dernier test qualité des boues issues de la décantation de nos eaux usées, des hydrocarbures ont été relevés au-dessus des seuils limite.
C’est une catastrophe pour la station d’épuration et le milieu naturel. En effet, une station d’épuration fonctionne grâce à des bactéries fixées sur la pouzzolane qui dégradent la matière organique. Or, les matières hydrocarburées (essence, huile de vidange, white spirit, fuel, solvant…) tuent ces bactéries d’une part et se concentre dans les boues de décantation.
Cet accident entraîne un coût important pour la collectivité. Rappelons içi que le coût de fonctionnement de l’épuration est financé via la redevance assainissement, payée par les usagers sur leur facture d’eau.
Ne jetez pas de peintures ou d’huile de vidange dans nos égouts…
Pour garder les stations d’épuration en bon état et éviter toute pollution, les réseaux d’assainissement ne doivent recevoir que les eaux usées issues de l’usage domestiques (eau des toilettes, vaisselles, douches,..) ; tout autre déversement est puni d’une amende (jusqu’à 10 000 euros). Ainsi, ne nettoyez pas votre matériel de peinture en les vidant dans les réseaux d’assainissement qu’il soit individuel ou collectif. Pas d’huile de vidange dans les égouts non plus. Remettez ces déchets dans des bidons et déposez les en déchèterie. C’est totalement gratuit, un bon geste pour la planète et pour le prix de l’eau de l’ensemble des habitants. Pour se débarrasser des huiles, peintures, solvants, il faut s’adresser à la déchetterie de Magny en Vexin, 23 rue Gutenberg – PAE la Demi-Lune – 01 34 46 81 85.
https://smirtomduvexin.net/infos_dechetteries/dechetterie-de-magny-en-vexin/
Pas plus que les lingettes, qui ne doivent pas aller dans les WC…
Avec la crise sanitaire du coronavirus, l’utilisation des lingettes désinfectantes est en hausse. Mais beaucoup trop d’entre elles finissent également dans la cuvette des toilettes et non à la poubelle. Or elles peuvent causer d’importants dégâts dans notre station d’épuration. Car ces lingettes, même estampillées « biodégradables », sont souvent très résistantes et s’accumulent dans les grilles (voir photo) ou bouchent les pompes de la station d’épuration, car le processus de dégradation n’a pas eu le temps de se faire. Ce qui engendre des interventions supplémentaires pour dégager les structures. Ce qui, à terme, a de grandes chances de se répercuter sur la facture du contribuable…
Les spécialistes recommandent donc aux usagers de jeter les lingettes aux ordures ménagères, « et non dans la cuvette des wc ».
Laura Châtel, responsable de l’ONG écologiste Zero Waste France, explique dans les colonnes du Parisien que les lingettes sont « composées de matériaux disparates, dont du polyester, une matière en soi quasi impossible à recycler, elles sont aussi imprégnées de produits diversement toxiques ». Et pourtant, cela fait pourtant bien longtemps qu’elles ont envahi notre quotidien. Près de 4 foyers sur 10 en utilisent, à raison de 7 lingettes par semaine en moyenne, indique le ministère de la Transition écologique.
Le mieux est donc de se discipliner et de jeter sa lingette usagée à la poubelle. Un conseil qui vaut aussi pour les tampons et serviettes hygiéniques et même l’essuie-tout, qui n’est pas adapté aux canalisations car plus épais et donc plus susceptible de créer rapidement, lui aussi, un bouchon. « La seule chose qui doit aller dans la cuvette, c’est le papier toilette ! »
Des conséquences immédiates sont hélas à prévoir : le prix de la redevance assainissement va augmenter…
On rappellera que le coût de fonctionnement de l’épuration est financé via la redevance assainissement, payée par les usagers. Aujourd’hui, le traitement coûte 2 € par m3 et nous consommons environ 20 000 m3 d’eau par an pour le bourg. Ainsi, pour payer les 25000 euros supplémentaires cette année, nous devrons augmenter le coût d’assainissement de plus d’1,25€ par m3 soit le passer à 3,25€.
Claire Chateauzel